[2006] Broken boy soldiers – The Raconteurs

Broken_Boy_Soldiers

sonhistoire

« J’ai cette chanson pour laquelle il me faut des paroles » me dit un jour Brendan. Je l’ai écoutée; c’était Steady As She Goes. J’ai trouvé des paroles et nous l’avons enregistrée, même si ça sonnait plus comme du reggae à ce moment là. On la jouait en boucle, et on a fini par se dire qu’il était peut-être temps de monter ce groupe dont on n’arrêtait pas de parler. Cette chanson a tout lancé » — Jack White, 2006

The Raconteurs est ce qu’on appelle un Supergroupe. C’est à dire un groupe créé par des artistes déjà célèbres à travers d’autres entités musicales :

Brendan Benson multi-instrumentaliste, souvent considéré comme un groupe à lui tout seul, il mène une belle carrière solo outre-atlantique:

Jack Lawrence (bassiste au sein des Dead Weather et The Greenhornes) et Patrick Keeler (batteur, également membre des Greenhornes) :


J’adore vraiment ce morceau !!

Et enfin Jack White ! Guitariste et voix, connus pour les White Stripes mais aussi pour une jolie carrière solo et un studio de prod’ hyper concept tourné vers l’amour de la musique et des vinyles :

Néanmoins, trouvant le concept du supergroupe réducteur et entendu, ils refuseront l’étiquette. Jack White dira simplement qu’ils sont « un jeune groupe de vieux amis » ! J’aime bien, je trouve que ça claque pas mal cette réponse !

Petite particularité participant certainement à leur amitié bien antérieure à leur célébrité, ils sont tous originaires de Detroit – Michigan. Ancienne ville riche de l’industrie automobile, qui depuis la crise de la fin des 70’s, est à l’abandon, panse ses blessures et tente de se relever doucement. – C’est une ville qui m’a vraiment bouleversée, particulièrement le côté post-apocalyptique de certains quartiers. On n’imagine pas ce qu’est une ville abandonnée avant de découvrir Detroit… – Mais Detroit c’est aussi une scène musicale connue et reconnue notamment pour sa Motown – Si vous avez l’occasion, allez visiter leur studio musée ! Pour les Amoureux de la musique, c’est une immersion aussi passionnante que passionnée ! – et à posteriori et dans une moindre mesure pour sa scène de Garage Rock.

Le garage rock est un genre agressif du rock ayant émergé aux États-Unis et au Canada au milieu des années 1960. À cette période, le genre n’est pas encore nommé, et ni considéré comme un genre musical à part, mais la compilation Nuggets, publiée en 1972, parvient à normaliser et décrire le style.
Le style, bien qu’associé au rock psychédélique contemporain, se caractérise par des paroles agressives et vulgaires accompagnées de guitares dont la sonorité distordue est produite par la pédale fuzz. Au début des années 1970, certains critiques musicaux définissent le style sous les termes de « punk rock », la première forme musicale à adopter cette description ; et parfois « garage punk », « protopunk » ou « punk des années ’60 » afin de le différencier du punk rock du milieu et de la fin des années 1970.
(Source : Wiki)

Malgré certains morceaux très Garage Rock, The Raconteurs ne veulent pas être catalogués dans ce style qu’ils trouvent inadapté passé la trentaine, et décident de déménager à Nashville – Tennessee où ils se produiront dans le Jack White’s Third Man Record studio.

Après seulement deux albums, des rumeurs vont courir comme quoi le groupe est fini. Brendan répondra qu’ils sont tous sur d’autres projets, mais que peut-être ils reprendront la route un jour. Plus tard, il dira que non. Et puis, en mars 2014, dans une interview à The Guardian, ils diront bosser sur un nouvel album. Bref, ils ne se ferment aucune porte et garde le privilège d’en avoir envie.

Broken boy soldiers qui sort en 2006 est leur premier album. Il sera très bien accueilli, aussi bien par les critiques que par le public. Et particulièrement le morceau par lequel tout a commencé :

lamienne

Et ben moi, le concept de supergroupe, j’ai pas trouvé ça très fun ! Comme beaucoup de groupes récents, ils ont un marketing tiré à quatre épingles. Aussi l’éphémère de The Raconteurs m’a cloisonné à une histoire identique et redondante, présente sur des tonnes de sites web. Mais jamais une anecdote ne dépasse !
Un peu frustrée par mes recherches, certes riches, mais infructueuses d’humanité, j’ai hâte de découvrir Broken boy soldiers.

C’est un album que j’ai acheté au Jack White’s Third Man Record à Nashville. C’est d’ailleurs un endroit que je recommande si vous êtes de passage ! Vous serez borné à trois pièces microscopiques mais remplis de jeux, d’attractions et de trésors ! J’ai craqué et j’ai ramené trois albums et pleins d’autres petits souvenirs bien marchandising. Faible consommatrice que je suis ! Hi hi…

Allez ! Album sur les platines. Oreilles affamées. Concentration à son comble. C’est parti !

Hum… Du Garage Rock ? Seriously ? A mes humbles oreilles, ce n’est certainement pas un album de Garage Rock, mais plus une balade éclectiquement électrique dans un univers oscillant entre le rétro made in UK 60’s et un come back Rock de Woodstock ! Si je devais me prononcer, je classerais quelques titres dans du Rock psychédélique, d’autres dans un pur Rock classique et enfin, Chicago n’est pas loin de Detroit et ça se voit (!), certains morceaux flirtent clairement avec le Blues !


Y a du Beatles là-dedans !

A la lecture de différentes critiques, j’avais peur de faire face à une nouvelle entité White, dans un style moins étoffé. Alors certes, on sent clairement sa patte sur l’ensemble de l’album, ce serait toutefois une analyse bien trop simpliste de ce beau projet. J’ai eu plutôt la sensation d’être la spectatrice inattendue d’un jam entre potes ! Bien sur, ici, on parle d’un boeuf entre grands artistes, c’est à dire empreint de pures fulgurances de génie, mais aussi parfois de trop de facilité – Dixit la nana qui sait pas gratter trois cordes. J’ai eu à plusieurs reprises la sensation d’être « devant une copie d’un élève brillant et qui s’est contenté, avec brio, de faire le minimum. » Je n’ai pas trouvé cela frustrant. Juste ça m’a fait pouffer des « Oh les cons ! » amusés.


Ce morceau, c’est de la Cosmos Pop, clairement made in Brendan.

Bref, j’ai trouvé cet album délicieusement retro. J’ai eu la sensation de saluer les Beatles, Janis Joplin ou même Nina Simone. Il est riche de pleins d’influences 60’s tout en étant créatif et moderne. Parfois un peu décousu dans son ensemble, peut-être pas aussi abouti qu’il l’aurait mérité, cela reste un très bel album entre potes !

Un Commentaire ?