[1967] More of the Monkees – The Monkees

Après cette nuit meurtrière, ces heures d’effarement, d’incrédulité et de larmes, je me suis demandée si ça avait encore du sens de continuer. Je pense que ce fût la réflexion de beaucoup de blogueurs. Le divertissement semble tellement superficiel, tellement fade après de telles gifles – l’année 2015 aura été internationalement ensanglantée… Et pourtant.
Les seuls moments où mon âme s’est enfin un peu apaisée, c’est dans les bras d’êtres aimés, dans le sourire solidaire d’un passant ou quand ma platine s’est mise à tourner. La Musique est un plaid chaud et salvateur dans ces heures froides. J’ai eu envie de partager quelque chose de léger…

More_of_the_Monkeessonhistoire

The Monkees, c’est du préfabriqué. En 1965, Bob Rafelson – réalisateur qui restera relativement inconnu – décide de riposter à la Beatlemania en créant une série autour d’un groupe de quatre jeunes musiciens de Los Angeles. Durant le casting, ils n’ont pas recruté des musiciens, mais avant tout de jeunes acteurs ayant plus ou moins des notions ou un peton dans la musique. Deux d’entre eux ne connaissent même pas l’instrument qu’ils sont censés jouer. C’est donc un peu le premier Boys Band fabrication Ikea !

Le secret est toutefois bien gardé et la série a un succès fous ! La Monkeemania est bien là !
Dans mon souvenir de petiote, la série était assez fun ! Décalée, drôle et bien punchy ! M’enfin, ne me fiant que moyennement à mes opinions naïves et mignonettes de gamine de la télé, je me suis fait le plaisir de re-regarder le premier épisode ce soir. Verdict : C’est complètement kitsh, terriblement guimauve… mais c’est très frais et plutôt rigolo ! Je me suis même surprise à rire plusieurs fois ! Cela pourrait être une tendre aïeule un peu gâteuse de That’ 70s show ! Bref, la série est sympa et c’est encore la folie douce des Sixties.

More of the Monkees est le deuxième album de la série. Sorti en 1967 à l’insu des acteurs/chanteurs, il va être à l’origine d’une petite révolution de la part des artistes. En effet, les deux vrais musiciens du quatuor veulent jouer leurs compos et faire une tournée. Le bras de fer sera de courte durée avec la prod’, vu leur succès colossal. A cette occasion, ils ont d’ailleurs forcé Micky Dolenz, le batteur, à apprendre à jouer de la batterie !

La légende raconte :

« En Angleterre, les Monkees divulguent le secret (supercherie ?). Cela provoque la colère des producteurs américains, mais leur vaut la sympathie des artistes britanniques qui les poussent à composer. Ainsi, les Monkees rencontrent les Kinks en studio et les Beatles lors d’une soirée. John Lennon les félicite même sur leur humour leur déclarant « qu’ils ressemblent aux Marx Brothers » et que c’est son show télé préféré. George Harrison invite Peter Torke à jouer du banjo sur ses prochaines compositions. » (Source : Wikipedia)

Je ne sais pas ce que ça vaut. Mais j’ai trouvé l’anecdote amusante ! Ils vont suivre ces conseils avisés et faire leur propre album Headquarters. Comme les deux précédents, il sera un succès. Néanmoins, la nouvelle vague de la contre-culture et les mouvements politiques ont envahi les médias américains et la série s’essouffle.

Le réalisateur, dans un dernier espoir, va leur proposer de faire un film. Une parodie de leur propre série, écrite par le non-moins célèbre Jack Nicholson !

« Nicholson passe alors des mois au contact du groupe dont les membres l’apprécient beaucoup. Il se rend sur le plateau de la série télévisée, les rencontre à leurs domiciles afin de s’inspirer de leur univers, toute l’équipe du film étant d’accord pour que le film ne soit pas qu’une version longue de la série. Mais trop compliqué pour les fans, sur un sujet trop commercial pour les cinéphiles, Head est un échec public. » (Source : Wikipedia)

Le groupe n’y survivra pas. Ils tenteront un come back dans les 80s lors de la rediffusion de la série, mais cela ne durera pas… Durée de vie similaire à celle des boys band des 90s d’ailleurs !

lamienne

Cet album, je l’ai acheté lors de mon road trip aux States cet automne, à Chicago plus exactement. Quand en fouillant les bacs de Permanent records, j’ai trouvé une édition originale en parfait état, et à 3$, j’étais comme une dingue ! Au delà de mes timides souvenirs d’enfance, The Monkees pour moi, c’est ça :

Et oui ! C’est aussi dans la BO de Shrek ! Mais c’est aussi et avant tout un tube bien Pop Rock ! Mais qu’est-ce que le Pop Rock, au fait ?

« La pop rock est un genre musical mêlant le style pop et ses paroles légères à des chansons rock typiquement basées de guitare. Les détracteurs du pop rock considèrent souvent le genre comme une version plus commerciale et moins authentique du rock. » (Source : Wikipedia)

« La musique pop est un genre musical apparu dans les années 1960 aux États-Unis. Ses chansons parlent en général de l’amour ou des relations entre les femmes et les hommes. Elle met l’accent sur la chanson individuelle plutôt que sur l’album, et utilise essentiellement des chansons courtes avec des rythmes associés à la danse. La musique pop fut beaucoup influencée par les technologies, comme l’enregistrement à pistes multiples (vers la fin des années 1960) et le synthétiseur (durant les années 1970 et 1980). » (Source : Wikipedia)

Pour être franche, en me plongeant dans mes recherches sur le groupe, j’ai été un peu déçue. J’ai du faire face à ma propre innocence, à ma grande crédulité de ne pas avoir su découvrir LE secret derrière The Monkees. Et puis, après plusieurs heures de lecture et de visionnage, mon affect doucereux, attendri et amusé a repris le dessus. Je suis donc toute excitée à l’idée d’enfin écouter cet album, telle une vraie Monkeemaniac des Sixties !

Après la première écoute, je trouve que c’est un très bon album ! Il faut dire que certains des grands musiciens de l’époque comme Neil Young, Neil Diamond ou certains ex-membres des Byrds ont écrit/joué/participé à l’enregistrement. Teinté plus Pop que Rock, c’est un petit bijou cheesy style 60s ! Des sons Beachboysiens sur Laugh. Psychadélique à la sauce Grizelda. Un rien d’Elvis dans The Kind of Girl I could love. Plus Rock quand Steppin’ Stone. Couleur bonbon avec Sometime in the morning. Presque slamé sur The day we fall in love.

Cet album riche de tant d’artistes différents est un véritable recueil musical de l’époque ! Je ne le mettrais pas dans toutes les oreilles mais à qui aime les vibes Pop des sixties, c’est un vrai régal !

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